Tout le monde sait que les animaux sauvages vivent dans un environnement naturel à la fois rude et cruel. En même temps, l’idée dominante est qu’ils peuvent quand même s’y épanouir, quand les humains ne viennent pas perturber leur espace de vie. Pour le philosophe Kyle Johannsen, c’est une idée fausse. Il en prend pour preuve le fait que ces animaux souffrent régulièrement de faim, de soif, de froid, de chaud, de parasites, de maladies, de blessures, quand ils ne se font pas dévorer vivants. Cette souffrance est d’ailleurs si omniprésente, intense et récurrente que la quasi-totalité des animaux sauvages meurent avant d’avoir pu se reproduire. On peut donc se demander si, pour beaucoup, leur vie mérite d’être vécue. Dans ces conditions, n’avons-nous pas l’obligation de leur venir en aide, comme nous l’aurions envers des humains et des animaux de compagnie ? La question peut surprendre, mais elle est de plus en plus débattue chez les défenseurs des animaux.