Méthodes de lecture : les habits neufs d'une vieille polémique

La circulaire de Robien fait resurgir une fracture séculaire entre partisans de la « globale » et ceux de la « syllabique ». Portrait d'un débat où se mêlent arguments scientifiques, idéologiques, politiques...

Dans sa circulaire « Apprendre à lire » (janvier 2006), le ministre de l'Education demande aux maîtres d'écarter « ces méthodes qui procèdent d'approches globales », et recommande « au cours du CP, à l'oral comme à l'écrit, un entraînement systématique à la relation entre lettres et sons pour passer, dans un deuxième temps seulement, d'une lecture mot par mot à la lecture de phrases et de textes ». Le ministre a donc bien retenu les leçons des chercheurs et, en bon élève, les applique à la lettre.

Pourtant, sa circulaire est loin d'emporter l'assentiment. Depuis plusieurs mois, à coups de pétitions, d'articles dans la presse et sur Internet, deux camps s'affrontent, dont la ligne de partage traverse non seulement les enseignants, les fédérations de parents d'élèves, les groupements pédagogiques mais aussi la communauté scientifique 1.