Décrocher le bac : tel est l’objectif du microlycée de Reims qui accueille quelque 140 jeunes de 18 à 25 ans, sortis du système scolaire depuis au moins six mois, ayant atteint la classe de troisième. « L’école n’a pas toujours conscience de la portée symbolique du diplôme. Pour les jeunes que nous accueillons, il représente l’enjeu de leur courageux retour en formation et une composante essentielle de leur réparation », explique Christian Enault, professeur de sciences industrielles de l’ingénieur et chef de projet chargé de la coordination. Pour permettre à ces jeunes souvent meurtris par l’école de remporter cette première victoire, tout le dispositif de formation a été repensé : une salle commune ouverte jusqu’à la nuit dont les jeunes peuvent disposer en permanence ; un lieu de vie, de travail et d’écoute ; un suivi individualisé par des enseignants volontaires joignables par téléphone même en dehors des heures de classe ; ainsi qu’une plateforme numérique où sont recensés tous les cours, exercices et corrigés permettant de ne jamais perdre le fil, même en cas d’absence. « Notre but est de créer un espace suffisamment sécurisant et réconfortant, pour que les jeunes puissent y combattre leurs démons vis-à-vis de l’école et restaurer la confiance dans le fait qu’on ne les abandonnera pas. »
Article issu du dossier
Bonheur d'apprendre et d'enseigner
37 articles