Depuis une vingtaine d’années, les neurosciences connaissent un essor considérable grâce au développement de la psychologie cognitive et de l’imagerie cérébrale. Comment alors s’étonner que les méthodes d’enseignement n’aient pas été saisies par la question ? C’est ainsi que l’on a vu émerger de nouveaux vocables, comme ceux de « neuropédagogie », « neuroéducation » et de « neurodidactiques ». Le psychologue Olivier Houdé, l’un des plus actifs porte-drapeau de ces nouvelles pratiques, définit la neuropédagogie comme « une véritable science de l’apprentissage qui a pour ambition de mieux comprendre ce qui se joue dans le cerveau d’un enfant qui apprend, et d’améliorer ainsi les méthodes d’apprentissage ». Depuis janvier 2018, c’est un neuroscientifique, Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, qui a été nommé à la tête du Conseil scientifique de l’Éducation nationale (CSEN). Munis du préfixe « neuro », les programmes de recherche sur l’éducation sont devenus plus attractifs pour les décideurs, confie un chercheur. Dans les classes, dès la maternelle, des expériences se font jour, souvent en collaboration avec un laboratoire de recherche. Les unes s’intéressent à des champs disciplinaires (la lecture, le calcul, la géométrie…), d’autres travaillent sur ce que les chercheurs appellent les « fonctions exécutives » du cerveau : comment améliorer la mémoire de travail, comment mobiliser ses ressources attentionnelles, comment organiser les informations et développer la métacognition ?
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