De la première édition du Système de la nature du naturaliste Carl von Linné en 1735 jusqu’à nos jours, la question de la place de l’humain au sein du règne animal n’a cessé de provoquer des controverses. En témoigne l’évolution de la taxinomie, à laquelle Mathilde Lequin consacre une étude dans la Revue d’histoire des sciences. Selon la philosophe, spécialiste d’épistémologie de la paléoanthropologie, ces débats ont longtemps tenu à la confusion entre, d’un côté, la volonté de classer l’homme parmi les êtres vivants et, de l’autre, son besoin de se définir lui-même comme un être à part. Ils témoignent ainsi de la peur humaine d’être rétrogradé dans la hiérarchie des espèces. Ce qui s’est d’ailleurs passé, mais seulement d’un point de vue taxonomique.
Nommer les humains, un enjeu politique
Comment classer l’homme au sein du règne animal ? Pour y répondre, les chercheurs utilisent la taxonomie, qui consiste à répartir les êtres vivants en groupes et en sous-groupes. Depuis 350 ans, la question n’a cessé de provoquer des controverses.