Quelles sont les grandes orientations actuelles des travaux relatifs aux dimensions sociales du développement mental ?
Les interactions interpersonnelles jouent un rôle fondamental dans le développement des activités cognitives. Les chercheurs s'intéressent particulièrement à deux grands types de relations sociales : les relations dites asymétriques (entre un adulte et un enfant, ou un expert et un novice) et les relations symétriques (entre pairs ou enfants du même âge).
En quoi consistent les premières et que nous apprennent-elles ? On demande par exemple à un bébé de remplir une tâche trop difficile pour lui : construire une tour avec des plots. L'enfant, s'il est livré seul à cette tâche, empilera de façon anarchique les plots les uns sur les autres, sans succès, pour finalement s'en désintéresser. En présence d'un adulte, il sera initié à la construction de la tour par celui-ci qui prendra et posera d'abord les pièces à sa place puis avec lui, avant de le laisser agir seul. L'enfant acquiert ainsi la notion d'activité partagée. Il comprend l'utilité d'un tel partage pour résoudre les problèmes nouveaux et se sent plus à même d'entreprendre des activités qu'il ne connaît pas. Les relations sociales dites symétriques montrent, quant à elles, l'utilité de certains types d'échanges entre enfants pour le développement cognitif, comme la confrontation de points de vue différents : les enfants sont alors amenés à discuter, à se justifier, à comprendre l'autre et à se décentrer.