Poursuivant sa réflexion sur des domaines souvent délaissés par les philosophes (la matière, les objets, l’argent, la maladie) et précurseur dans d’autres (le corps, la médecine, la nature, l’informatique), François Dagognet fait paraître une Philosophie du travail à plusieurs voix, dont il est le chef d’orchestre.
Il n’est pas le premier à s’intéresser au sujet mais, là comme ailleurs, il fait preuve du même souci d’éviter les abstractions pour aborder le vif du sujet. Un siècle et demi après Karl Marx, il montre que les philosophes, autant que les psychologues et les sociologues, ont à dire sur le travail. F. Dagognet commence par réfuter la définition assez classique du travail par Pierre Proudhon (« l’action intelligente de l’homme sur la matière dans un but précis de satisfaction personnelle »). Le travail, aujourd’hui, en effet n’est plus seulement le lieu d’une opposition entre l’homme et la nature mais aussi celui d’une opposition des hommes entre eux. D’où son inévitable dimension politique.