Points de repères

Suède : L’expérience participative

À la fin des années 1960, le thème de la participation des salariés est porté par les puissants syndicats suédois, intéressés au premier chef par la citoyenneté dans l’entreprise. Le patronat y voit aussi une manière d’enrayer la déqualification du travail et de lutter contre l’absentéisme.
Une loi institue en 1972 la représentation des travailleurs au sein des entreprises, étendue en 1987 à toutes les firmes de plus de 25 salariés. Votée en 1976, la loi sur la participation aux décisions dans le travail impose aux employeurs l’obligation de négocier avec la section syndicale toute modification significative dans l’organisation du travail.
La Suède attire l’attention internationale lorsque, en 1974, le constructeur automobile Volvo s’inspire des « groupes semi-autonomes de production » norvégiens et supprime la chaîne de montage. Dans l’usine modèle de Kalmar, chaque équipe s’occupe d’une étape de la production, disposant d’une autonomie dans la répartition des tâches – la rupture avec le taylorisme est encore limitée. En vertu de la loi de 1976, les salariés de Volvo participent à la conception d’une seconde usine, celle d’Uddevalla (1985) qui renforce notablement l’autonomie des équipes. Malgré de bons résultats en termes de gains de productivité, les deux usines sont emportées par la crise du marché automobile au début des années 1990.