• Stanley Milgram, la soumission à l’autorité
Lorsqu’il a entrepris ses recherches à Yale durant les années 1960, Stanley Milgram cherchait à prouver que des « personnes ordinaires, faisant simplement leur travail et sans hostilité particulière », pouvaient devenir des « agents dans un terrible processus de destruction » (Soumission à l’autorité, 1974).
Dans sa première étude, le psychologue avait recruté 40 volontaires qui recevaient l’équivalent de 25 euros d’aujourd’hui. S. Milgram leur faisait croire qu’ils participaient à une étude sur la mémoire et l’apprentissage. Ils rencontraient un « expérimentateur », personnifiant l’autorité scientifique, et un homme appelé « l’apprenant ». Les participants endossaient le rôle de « l’enseignant » : ils posaient des questions à l’apprenant et, à chaque erreur, devaient lui administrer une décharge électrique pouvant aller jusqu’à 450 volts ! En réalité, la décharge était fictive et l’apprenant simulait ses cris de douleur. Mais les participants l’ignoraient ; le véritable objectif de l’expérience était de voir jusqu’où ils iraient.
Lorsqu’un participant se tournait vers l’expérimentateur pour savoir ce qu’il devait faire ou pour manifester sa réticence à continuer, il n’obtenait qu’une réponse qui l’incitait à poursuivre l’expérience jusqu’à la fin. Les réactions de la victime se faisaient de plus en plus vives au fur et à mesure qu’elle recevait les faux chocs.