Au Moyen Âge, richesse et pouvoir sont imbriqués au point de se confondre. Mais les historiens se sont peu penchés sur la question de la richesse médiévale, lui préférant souvent l’étude de la pauvreté. La revue Médiévales lui consacre un dossier qui vient pallier ce manque et battre en brèche quelques idées reçues. Ainsi, si les fortunes sont avant tout masculines, les femmes ont également pris part à la gestion et l’accumulation du patrimoine au sein des grandes familles. C’est le cas, par exemple, à Gênes au 13e siècle. La cité connaît alors un essor commercial important. Exclues des carrières dans la banque en raison de leur genre, les Génoises n’en participent pas moins à l’activité économique. Au début du siècle, elles apparaissent dans environ 30 % des actes notariés étudiés et prêtent de l’argent plus souvent qu’elles s’en voient prêter. Elles prêtent pour investir dans les activités commerciales florissantes, souvent au sein du cadre familial, pour permettre, par exemple, à un frère ou un neveu de monter une expédition maritime.