En 1952, Claude Lévi-Strauss publie Race et histoire. C’est un moment décisif dans la mise en cause de l’européocentrisme et de sa notion implicite de hiérarchie des civilisations. La même année, Roger Caillois fonde quant à lui Diogène, la revue transdisciplinaire de l’Unesco, dont l’objet principal est le dialogue interculturel. R. Caillois a le même âge que C. Lévi-Strauss et un parcours similaire. Comme lui, il a fréquenté les surréalistes et vécu la Seconde Guerre mondiale en exil aux États-Unis. Comme lui encore, c’est un anthropologue « littéraire » : il se pense écrivain avant tout, fût-ce par le détour des sciences humaines. Ils ont tous deux rompu les ponts avec la philosophie, R. Caillois pour faire place à la littérature et C. Lévi-Strauss à la science.