Tours d'orgueil : qui aura la plus grande ?

De la tour de Babel aux gratte-ciel contemporains, une même histoire se répète au fil des siècles : celle de la course au gigantisme, reflet de l’orgueil des élites et de leur rivalité pour le prestige.

On appelle « tours d’orgueil » ces monuments que les élites – princes, rois, pharaons, industriels et banquiers – ont édifiés vers le ciel pour manifester leur puissance.

La plus connue de ces tours d’orgueil est la tour de Babel, évoquée dans la Bible, grande ziggourat édifiée à Babylone durant la première dynastie babylonienne (entre 1900 et 1600 avant notre ère). Construire la tour la plus haute représentait pour un centre impérial l’affirmation de sa puissance par rapport aux autres cités-États de Mésopotamie.

Les pharaons d’Égypte, eux aussi, se sont lancés dans la construction de pyramides, toujours plus hautes, exprimant ainsi leur pouvoir et leur ambition.

Le temps des cathédrales

Autres temps, autres lieux : même histoire. Au Moyen Âge, la construction des cathédrales allait donner lieu à une course effrénée au gigantisme. Entre le xiie et le xive siècle fut le temps des cathédrales. Des évêques bâtisseurs se lancent des défis. Chacun veut une cathédrale plus grande avec une flèche plus haute que celle de son voisin. Le mouvement débute en Île-de-France (Sens, Chartres, Paris, Amiens, Rouen) pour s’étendre à toute l’Europe.

(1) Georges Duby, , Gallimard, 1976.(2) Appelé « campanilisme » en Italie et « querelle de clochers » en France.