Transféminisme, s'affranchir du genre

L’activisme trans revendique le droit à disposer de son corps et remet en question la différence des sexes.

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Le 22 janvier 2020, Marguerite Stern, ancienne Femen à l’initiative des collages contre les féminicides et les violences sexistes, publie une série de tweets qui mettent en cause la place des débats sur le transactivisme dans les luttes féministes. Ils « prennent de plus en plus de place dans le féminisme, et cristallisent même toute l’attention », s’insurge-t-elle. « J’interprète ça comme une nouvelle tentative masculine pour empêcher les femmes de s’exprimer », lâche-t-elle. Cette polémique est le dernier avatar des relations houleuses entre le mouvement trans et certaines féministes.

En 1979, l’Américaine Janice Raymond, professeure en études féministes, décrivait déjà dans L’Empire transsexuel les trans comme de fausses femmes, fabriquées par des hommes médecins afin qu’elles s’immiscent dans les milieux féministes et lesbiens pour les faire disparaître. « C’est ce registre de la colonisation qu’on retrouve aujourd’hui chez une minorité de féministes qui prennent souvent la parole », observe le sociologue Emmanuel Beaubatie.