Un activiste des Lumières

Un activiste des Lumières. Le destin singulier de Benjamin Lay, Marcus Rediker, Seuil, 2019, 288 p., 22,50 €

Né en 1682 en Angleterre, de petite taille (1,20 m), bossu, venant d’un milieu modeste, sans éducation, Benjamin Lay est une grande figure méconnue de la lutte pour l’abolition de l’esclavage. Exerçant différents métiers, dont celui de marin, séjournant à la Barbade quelques années, finissant ses jours dans une grotte aux environs de Philadelphie, il manifesta toujours un sens aigu de la justice. Par exemple, il était végétarien pour ne pas nuire aux animaux et ne se déplaçait qu’à pied car il condamnait l’exploitation des chevaux. Mais c’est surtout contre l’esclavage qu’il mobilisa son énergie. Dans ce combat, il n’hésitait pas à critiquer ouvertement ses défenseurs. Il interrompait ainsi les offices religieux, haranguait ses coreligionnaires et organisait des happenings pour manifester son indignation à leur encontre. Il lui arriva même d’asperger de faux sang des propriétaires d’esclaves pour leur signifier que le courroux divin s’abattrait sur eux. C’est que Benjamin Lay n’était prêt à aucun compromis. Il réclamait une abolition immédiate et sans conditions.