Un ethnologue chez le coiffeur

Un ethnologue chez le coiffeur
. Michel Messu
, Fayard, 2013, 
242 p., 18 €.

« Le cheveu n’est pas seu­lement cette matière fibreuse d’environ 0,1 millimètre de diamètre (…), cette chose corporelle humaine que traitent les coiffeurs et autres professionnels » ; pour nous en faire la démonstration, Michel Messu, sociologue et ethnologue, pousse la porte des salons de coiffure et nous invite à comprendre ce qui se joue en ces lieux.

C’est du cheveu dans toutes ses dimensions symboliques dont il est question dans Un ethnologue chez le coiffeur. L’auteur convoque les textes fondateurs des religions, rappelle les jugements, avis et partis pris des moralistes, revient sur les enjeux capillaires des conflits sociaux dans l’histoire. D’Ève et son « abondante toison capillaire » à Valéry Giscard d’Estaing et sa mèche relevée sur le crâne, en passant par Louis XIV et sa fameuse perruque, nombreux sont les personnages connus qui apportent la confirmation de ce que « l’apparence du cheveu participe du personnage ». « Ne choisissons-nous pas, d’ailleurs, quand il est question de nous décrire, d’évoquer notre couleur de cheveu et notre coupe ? Sans conteste, le cheveu et ses arrangements sont des objets de culture, au sens où ils se trouvent investis de signification en dehors de toute connaissance scientifique. Tout ce qui se joue à leur endroit revêt d’abord une signification culturelle et sociale », affirme l’auteur.