La plupart des cygnes sont blancs. Face à un cygne noir, on est forcément surpris et dérouté. Pourtant, ils existent bel et bien 1. Et ils obligent à admettre que l’improbable arrive parfois.
Le Cygne noir est le titre du best-seller de l’essayiste américano-libanais Nassim Taleb 2. Le livre porte sur les événements rares et imprévisibles de l’histoire contemporaine : des événements qui prennent de court toutes les prédictions et changent le cours des choses de façon inattendue.
N. Taleb nous prévient dès les premières pages de son livre : « Imaginez simplement combien votre compréhension du monde à la veille des événements de 1914 vous aurait été de peu de secours pour deviner ce qui allait se produire (…). Les électeurs d’Hitler en 1933 n’avaient pas imaginé la Shoah ; en déclenchant la guerre en Irak en 2003, George W. Bush et les faucons n’avaient pas imaginé qu’ils allaient donner un formidable appel d’air pour l’essor de Daesh. »
Depuis trente ans, les cygnes noirs se sont succédé. Le plus récent est ce petit virus qui à lui seul a fait bifurquer le cours de l’histoire contemporaine. Si on remonte le fil du temps, au cours des trente dernières années, d’autres cygnes noirs nous ont pris au dépourvu : l’effondrement de l’URSS, le boom d’Internet, le 11 septembre 2001, l’État islamique, Wikipédia, le bond de la cuisine, etc. Dans les pages suivantes, nous avons sélectionné plusieurs faits improbables : ils relèvent de domaines différents (de la géopolitique à la culture, de l’économie au mode de vie, de la grande histoire à la petite). Il ne s’agit pas ici de recenser les cygnes noirs les plus importants ni les plus représentatifs, mais de mettre en avant leur point commun : l’inattendu.