Il y a quatre-vingt-dix ans, l’examen minutieux d’une feuille d’impôts amena les magistrats de l’obscur Board of Tax Appeals à décortiquer le modèle économique et démocratique américain. Il s’agissait des impôts de monsieur Andrew Mellon déclarés en 1931. En 1935, lorsque son procès s’ouvre, l’État fédéral accuse le milliardaire d’avoir avantageusement interprété la loi, voire de l’avoir transgressée pour éviter de s’acquitter d’une partie de son dû. Ironie de l’histoire, certaines de ces lois avaient été votées alors même qu’il était le très libéral ministre des Finances des États-Unis entre 1920 et 1931.