Vers une catégorie pour les sportifs «trans» ?

Face aux performances des athlètes intersexuées et transgenres dans le sport féminin, l’idée de création d’une catégorie qui leur serait réservée fait son chemin.

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La question de la participation aux épreuves sportives féminines d’athlètes transgenres ou intersexuées, c’est-à-dire nées avec des caractéristiques sexuelles ne correspondant pas aux définitions typiques du sexe masculin ou du sexe féminin, n’a pas fini d’alimenter la controverse. En 2021, elle a d’ailleurs enflammé les États-Unis, la mèche ayant été allumée par un nageur devenu nageuse, Will Thomas aujourd’hui Lia Thomas. Will a concouru durant trois ans pour l’équipe masculine de natation de l’université de Pennsylvanie. Sur la distance de 500 yards (457,2 mètres) nage libre, il était 65e au classement de l’Association nationale américaine des sports universitaires (NCAA). Après une hormonothérapie entamée en 2019, Will s’effaça au profit de Lia qui, elle, à 22 ans, devint numéro une des nageuses universitaires sur la même distance.

Avant le championnat qui la couronna le 17 mars 2022, plusieurs athlètes féminines de l’université de Pennsylvanie, celle-là même à laquelle L. Thomas appartient, ont demandé à la NCAA que la sportive transgenre ne puisse pas y participer. Dans leur lettre de revendication, ces femmes ont soutenu l’idée que l’identité de genre et le sexe biologique constituent deux réalités différentes. Elles s’appuyaient sur l’avis des experts qui soulignent que les athlètes nés hommes mais devenus femmes conservent des avantages physiologiques par rapport aux femmes de naissance en matière de performances sportives. Autrement dit, un traitement hormonal ne peut gommer l’écart qui les sépare. Un écart dont la provenance est une puberté placée sous le règne de la testostérone, l’hormone mâle.