Aller au boulot, faire les courses et repartir se faire un petit ciné, vérifier les devoirs des enfants (si on en a), se mettre au lit... Ces activités qui remplissent notre quotidien peuvent paraître triviales. Elles font pourtant l'objet des études les plus sérieuses de la part des gouvernements européens.
Dans le cadre d'un programme lancé par le Work and Organization Research Center, sur la période 1995-2000, destiné à étudier la division familiale du travail dans les pays européens, l'enquête du laboratoire Matisse, conduite au CNRS par Marie-Agnès Barrère-Maurisson, nous dévoile comment se répartit le temps des Françaises et des Français, avec tout l'art dont les statisticiens ont le secret, qui consiste ici à découper la vie en tranches de camembert, en pourcentages et en tableaux 1...
A l'aide de ces statistiques donc, on peut déjà dresser à grands traits la semaine moyenne du citoyen lambda de l'an 2000 : un gros tiers pour le « temps physiologique » (dormir, faire sa toilette, se nourrir), un cinquième à un quart pour son « temps de travail » (comprenant le temps professionnel mais aussi les trajets et les temps de formation) ; le reste se répartissant diversement entre « temps domestique » (les courses, la cuisine et la vaisselle, le ménage et les entretiens divers...), « temps personnel » (sports, loisirs, activités associatives, ne rien faire...) et, dernière catégorie introduite à dessein par l'enquête Matisse, « le temps parental », incluant aussi bien les soins, les devoirs, « faire le taxi » ou prendre le temps de discuter avec ses enfants.