Vive la classe en plein air !

Mise sur le devant de la scène à la faveur de la pandémie de covid, la classe dehors séduit de plus en plus éducateurs et parents. Effet de mode ou révolution lente ?

1636724289_facebook-shared-image.jpeg

Depuis le premier confinement, les appels et autres plaidoyers en faveur de la classe dehors se sont multipliés. « École dehors », « classe en extérieur », « école de plein air », enseignement « hors les murs »…, de quoi s’agit-il exactement ? Expérimentée ou développée principalement en maternelle et élémentaire, la classe dehors recoupe sur le terrain une multiplicité de pratiques, dont le principe commun est de sortir avec les élèves. « L’école dehors, cela peut aller d’une sortie à visée didactique (par exemple un enseignant de mathématiques qui emmène ses élèves à la plage pour leur faire un cours de géométrie en dessinant des figures dans le sable) au mouvement des forest schools, où la reconnexion avec la nature est explicitement recherchée », explique Aurélie Zwang, chercheure en sciences de l’éducation à l’université de Montpellier.

Une histoire ancienne

Historiquement, le mouvement des forest schools est né en Allemagne au début du 20e siècle, à l’origine pour prévenir la tuberculose chez les enfants les plus fragiles. Offrant aux élèves une éducation exclusivement en plein air, académique et sportive, les Waldschulen ont essaimé dans le monde entier. En France, sous le nom d’école de plein air, ce mouvement s’est épanoui dans la première moitié du 20e siècle, soutenu progressivement par une réflexion architecturale forte, dont l’école de plein air de Suresnes ouverte en 1934 a été la plus belle illustration. Des réalisations portées également par le courant de l’éducation nouvelle et ses pédagogues, pour lesquels la mise en contact de l’enfant avec son environnement était indispensable à son développement. À partir des années 1950, le phénomène d’école de plein air a périclité en France pour se concentrer principalement au sein des mouvements d’éducation à l’environnement, tandis qu’il se développait dans le monde anglo-saxon (on parle d’outdoor education), mais aussi en Europe du Nord comme au Danemark, ou plus récemment en Turquie ou en Estonie.