Le fait que Parcoursup donne accès aux élèves à une multitude d’informations en fait-elle pour autant un système plus juste ?
Il y a effectivement avec Parcoursup une promesse de justice à laquelle beaucoup d’élèves ont cru : les candidats peuvent formuler davantage de vœux et ils ont accès à des informations sur les offres de formations, sur le taux de réussite en première année, ainsi que sur les débouchés professionnels et les pourcentages d’embauche… Le présupposé, c’est que les inégalités se résorbent dès lors qu’on démocratise l’accès à l’information. Or, manifestement ce n’est pas le cas. Même si Parcoursup avantage un peu les boursiers, en leur donnant une forme de priorité, ce système reste très inégalitaire.
D’abord parce qu’il fonctionne grâce à des algorithmes locaux assez opaques mis en place dans les filières attractives des universités pour gérer les admissions. Et même si le conseil d’État a dénoncé leur manque de transparence, pour l’instant, nul ne connaît leurs critères de sélection. En France, la tradition veut que les jurys soient souverains. On parle en effet du « secret des commissions ». Résultat, quand les élèves candidatent dans telle université à des études de santé, ils ne savent pas si leur dossier correspond aux attentes de l’algorithme local.
Parcoursup demande également aux élèves d’être de fins stratèges : plus la masse de données s’accroît, plus leur capacité à trier les informations et à les interpréter est mise à l’épreuve. Et c’est là qu’entre en jeu la question du capital culturel.