Comment devient-on footballeur professionnel ?

L’aisance d’un Zidane sur le terrain dissimule des années d’entraînement intensif et de sélection. Au-delà de la vocation ou du talent inné, devenir footballeur professionnel, ça s’apprend !

La France est progressivement devenue l’un des principaux viviers de joueurs professionnels expatriés dans les meilleures divisons européennes. Les joueurs français constituent le deuxième contingent étranger dans les cinq principaux championnats européens derrière les brésiliens, ce qui correspond à près de 300 joueurs 1. Cette « production » massive de joueurs de haut niveau, loin d’être spontanée, est le fruit d’un système de formation qui opère une sélection drastique et exige une préparation intensive au métier.

Les performances de ces sportifs peuvent donner l’apparence d’un talent inné, d’un « don » ou de qualités naturelles hors normes. Pourtant, l’accès au plus niveau repose sur un investissement aussi intensif que sélectif. Devenir footballeur professionnel exige un engagement « corps et âme » dès le plus jeune âge sans garantir le succès de cette entreprise.

Une formation intensive

Dans les centres de formation des clubs professionnels, la prise en charge des jeunes aspirants est précoce, extensive et particulièrement intensive. Pour beaucoup d’élèves, l’entrée en formation correspond à un départ précoce du domicile familial, aux alentours de 13 ans, et à l’intégration dans un internat. Elle est extensive puisque les centres ont non seulement la responsabilité de l’apprentissage sportif mais aussi celle de la gestion de la formation scolaire, du suivi médical et de leurs besoins quotidiens. Enfin, cette formation est intensive car les pensionnaires suivent un programme hebdomadaire dense, qui additionne un match de compétition et quatre à sept séances d’entraînement. Leur vie ressemble souvent à une course où les instants sont comptés et où domine l’impression diffuse de « ne pas avoir le temps ».