Comment la seconde main est devenue chic

Le marché de la friperie est en pleine expansion en France. Fondé sur des arguments écologiques et sentimentaux, il séduit des acheteurs en quête de sobriété, mais encourage paradoxalement la surconsommation.

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Au 50, rue du Faubourg-du-Temple, la devanture du magasin montre un flamant rose gonflable qui fait du pole dance au milieu des mannequins. Au sommet, des néons à la lueur orangée indiquent au chaland le nom de l’enseigne : « Urban Vintage, Paris ». Ce temple parisien de la frip’ est tenu par Cynthia, qui arbore un large sourire sous sa casquette bleue en velours. Dans cet espace de 40 m2, l’amateur de mode comme le non-initié trouveront des basiques comme des pièces travaillées : des t-shirts rocks aux robes à sequins, jusqu’aux sacs en cuir traditionnel et bijoux de doigts. « Je m’habille en frip’ depuis que j’ai 15 ans. Ado, j’adorais les looks des filles anglaises ou encore ceux de l’actrice Lou Doillon, qui portait des pantalons léopard. Je veux rendre le seconde-main accessible à tous, de l’expert de la mode au non-initié », explique la gérante.

Derrière la caisse, des mannequins équipés de harnais prennent la pose sous un poster en noir et blanc de la princesse de Galles. « Pour moi, Diana incarne une classe intemporelle. Les vêtements qu’elle portait comme le t-shirt blanc bien coupé ou les boucles d’oreilles avec de grosses perles restent encore d’actualité aujourd’hui ! La seconde-main véhicule une forme d’intemporalité. Pourtant, quand j’ai commencé dans ce milieu, il n’y avait pas beaucoup d’enseignes. Depuis, la demande a explosé », observe cette fan de la monarchie anglaise, qui a prénommé son chihuahua Lady Di. Estimé à 7 milliards d’euros en France, ce marché est en effet en pleine expansion. Selon une étude de la start-up Tripartie spécialisée dans le marché de la seconde-main, 7 personnes sur 10 achèteraient des vêtements déjà utilisés.