L’expression « peuples autochtones » a été retenue par l’Onu pour protéger juridiquement des groupes sociaux, linguistiquement et culturellement divers, descendants de populations spoliées par la colonisation. Au sein des États indépendants, ils sont particulièrement vulnérables. Dès le temps du premier contact, dont la date varie selon les régions du monde et l’arrivée du colonisateur (lequel n’est pas exclusivement européen), l’horizon des peuples autochtones est de lutter pour la survie. Diminués par des politiques génocidaires, les autochtones sont victimes de processus d’effacement culturel, conséquences des politiques assimilationnistes, dont rend compte le terme « ethnocide » qu’utilise Robert Jaulin (La Paix blanche. Introduction à l’ethnocide, 1970).
Racisme et discriminations
Leurs sociétés se sont adaptées à tous les écosystèmes et font preuve de résilience. Mais elles sont menacées par la manière dont les États les ont historiquement marginalisées, en les privant de territoires, de citoyenneté et de reconnaissance, en laissant libre cours au racisme et à la discrimination, en intégrant leurs enfants dans une école méprisant leurs langues, identités et cultures. Elles sont bousculées par l’avancée de nouveaux fronts de colonisation : les industries extractives (agroindustrie, foresterie, mine) qui font primer l’exploitation des ressources sur le bien-être des humains et la vitalité des écosystèmes ; l’industrie du tourisme qui place les autochtones en situation d’objets culturels exotisés ; le pillage de leurs savoirs. Toutes sortes d’inégalités se nichent dans les situations où ils ne sont pas considérés comme des sujets politiques à part entière.