« Il n’est point permis de supposer l’esprit dans les bêtes (…). Tout l’ordre serait aussitôt menacé si on laissait croire que le petit veau aime sa mère, ou qu’il craint la mort, ou seulement qu’il voit l’homme. L’œil animal n’est pas un œil, l’œil esclave non plus n’est pas un œil et le tyran n’aime pas le voir. » Ainsi s’exprimait le philosophe Alain dans les années 1930 afin de souligner la cruauté de notre rapport aux animaux. Pour les tuer sans culpabiliser, il faut en effet se persuader que les veaux n’éprouvent pas d’amour pour leur mère et que la vie n’a pas d’importance à leurs yeux… C’est ainsi que la plupart des gens nient que les animaux aient une conscience, par peur de remettre en cause l’ordre du monde, qui fait que les hommes massacrent chaque année des milliards de bêtes pour en faire de la viande, du cuir, de la fourrure, etc.
Contre la mentaphobie
Contre la mentaphobie , David Chauvet , L’Âge d’homme, 2014, 144 p., 17 €.