De Théroigne à Woody, ils se sont fait soigner...

Célèbres ou anonymes, de leur plein gré ou non, ils se sont retrouvés dans les mains de psys, pour le meilleur ou pour le pire.

◊ Théroigne de Méricourt (1762-1817)

Considérée comme une pionnière du féminisme, cette révolutionnaire tumultueuse est internée en 1795 à la demande de son frère et terminera sa vie à la Salpêtrière, dans des conditions d’hygiène plus que déplorables, se laissant mourir de faim. Jean-Étienne Esquirol, successeur de Philippe Pinel, l’autopsie et cherche dans son cerveau ce qui avait bien pu déterminer une femme à s’intéresser autant à la politique.

◊ Auguste Comte (1798-1857)

En avril 1826, alors qu’il commence à enseigner sa philosophie positive, Auguste Comte est sujet à des crises de démence qui culminent lorsqu’il tente de marcher sur les eaux du lac d’Enghien en entraînant sa femme, aucun des deux ne sachant nager. J.‑É. Esquirol l’interne pendant plus de six mois, échoue à le guérir et le renvoie chez lui, où il lance à plusieurs reprises des couteaux à sa femme. L’année suivante, le délire laisse place à une profonde dépression.

◊ Marie Wittman (1859-1913)

Admise à 18 ans à la Salpêtrière pour une épilepsie, Marie, dite « Blanche », est exhibée par le prestigieux neurologue Jean Martin Charcot comme la « reine des hystériques », celle dont les symptômes sont les plus spectaculaires. On la soupçonne très fortement de les avoir développés par complaisance avec Charcot, à l’insu de celui-ci… Au fil de ses séjours, elle fera partie du paysage au point de figurer parmi le personnel d’entretien. C’est elle qui se pâme dans le célèbre tableau d’André Bouillet, Une leçon clinique à la Salpêtrière, de 1887.