Des jeunes plus mobiles et exigeants

La nouvelle génération aspire à préserver leur vie privée et à valoriser au mieux leurs compétences.

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Les enquêtes révèlent une plus grande mobilité des jeunes par rapport à leurs aînés. Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop, et Stewart Chau, expert en stratégie électorale, analysent les sondages réalisés depuis une vingtaine d’années concernant les représentations du travail chez les moins de 30 ans. Ils décrivent une « génération du roulis » (La Fracture. Comment la jeunesse d’aujourd’hui fait sécession, 2021). Dans les premières années de leur vie active, les jeunes navigueraient d’un emploi à l’autre, tout en gardant un cap qu’ils se fixent librement. Moins fidèles à une entreprise en particulier, ils n’hésitent pas à en changer, notamment parmi les plus diplômés. Ainsi, indiquent F. Dabi et S. Chau, 27 % seulement des cadres de moins de 30 ans déclarent vouloir rester dans leur entreprise, contre 35 % en moyenne dans cette catégorie. Moins fidèles à l’entreprise, les jeunes accorderaient-ils moins de valeur au travail ? La question est régulièrement posée. Comment expliquer cette mobilité plus forte en début de carrière ?

Le phénomène n’est pas entièrement nouveau. En 2005 déjà, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) notait chez les moins de 30 ans une aspiration à la mobilité plus importante que chez les salariés plus âgés : près d’un tiers des jeunes changeait alors d’entreprise entre la 4e et la 5e année de leur vie active 1.