Des perturbations dans la sphère sexuelle ?

Des troubles de la fertilité aux phénomènes de puberté précoce, les troubles endocriniens inquiètent les autorités sanitaires. Phtalates et pesticides sont mis en cause.

D’après l’Inserm, près d’un quart des couples français est toujours infertile après un an sans contraception 1. D’où un recours de plus en plus fréquent à l’assistance médicale à la procréation (AMP). Comme le précise le rapport annuel 2014 de l’Agence de la biomédecine, pas moins de 84 126 tentatives d’AMP avec fécondation in vitro (fiv) ont été réalisées en 2013 dans notre pays. Un indicateur parmi d’autres d’une fertilité en baisse.

Côté femmes, on invoque entre autres l’horloge biologique ovarienne – le projet d’enfant est de plus en plus tardif – et de manière plus générale les troubles de l’ovulation. Côté hommes, on s’inquiète de la spectaculaire dégradation de la qualité du sperme. Dans les deux cas, on soupçonne fortement une influence néfaste des perturbateurs endocriniens, ces substances qui, tels les phtalates, le bisphénol A et nombre de pesticides, interfèrent avec nos hormones. Omniprésents dans notre environnement, les phtalates sont en particulier intégrés à de multiples emballages plastifiés et contaminent les produits alimentaires. Une démonstration de leur effet a été apportée en 2009 par des chercheurs de l’Inserm 2 : in vitro, les phtalates altèrent le développement des cellules germinales – les futurs spermatozoïdes – au niveau du testicule de fœtus humain.