Diotime de Mantinée, la quête du bien suprême (5e siècle av. J.-C.)

Dans la Grèce antique, Diotime aurait initié une doctrine philosophique permettant d’atteindre par étapes le beau, le vrai et le bonheur.

Diotime de Mantinée est vraisemblablement une prophétesse d’Apollon, originaire de Mantinée, ville réputée pour son école de divination. La réalité historique de Diotime est controversée en raison de la présence d’anachronismes dans les propos que Socrate lui attribue, et de sa ressemblance avec Aspasie, hétaïre 1 savante. De fait, toutes les allusions à Diotime chez des écrivains tardifs ont pour source Le Banquet de Platon, confirmant au moins son existence comme support de la fiction.

L’action du Banquet se déroule en 416 avant J.C. : cinq intellectuels sont réunis autour de Socrate pour fêter la victoire de l’un d’eux, Agathon, à un festival de tragédies. Après avoir chassé la musicienne, seule femme tolérée dans un symposium (réunion masculine de buveurs), chacun compose un éloge en l’honneur d’Éros, le dieu du désir érotique. Socrate choisit de rapporter les paroles de Diotime, une thaumaturge 2 qui aurait purifié Athènes de la peste et fait son « initiation érotique » quand il était jeune. Il lui fait exposer une doctrine philosophique où Éros, considéré comme un daimôn, serait initiateur d’une ascension spirituelle vers la beauté, la vérité, le bien et le bonheur. Cette élévation de l’âme suivrait cinq étapes, allant de l’attirance sexuelle pour un beau corps, passant par la beauté de tous les corps, puis par celle des âmes, des arts et des sciences, jusqu’à la contemplation de la beauté intelligible qui pousserait au bien et apporterait le bonheur.