A l'heure de la démocratisation de l'enseignement, comment l'école est-elle vécue par les enfants des banlieues ? Pourquoi certains d'entre eux réussissent-ils leur scolarité alors que d'autres sont en échec scolaire ? Cette vaste enquête, faite auprès d'adolescents de Saint-Denis et de La Courneuve, mettait l'accent sur l'importance du rapport au savoir. Il y apparaît que les élèves qui réussissent sont dans une logique d'apprentissage et de transformation de soi, animée par un projet de vie (pour certains, « apprendre c'est grandir »), un projet professionnel ou un goût pour certaines disciplines... Les enquêtes montrent qu'ils s'approprient les savoirs pour développer à partir d'eux un point de vue personnel et construire leur rapport au monde. Au contraire, pour ceux qui sont en échec, les tâches à accomplir se succèdent de façon parcellaire, cumulative et hétéroclite. Ils se limitent à faire leur « métier d'élève » sans pouvoir donner sens à leurs activités, qui deviennent de véritables pensums.
Si bien faire son métier d'élève est une condition indispensable pour réussir ses études, cette condition n'est donc pas suffisante. Depuis la parution de ce livre, cette analyse du rapport au savoir a suscité de nombreuses publications.