Empire of Things.

Empire of Things. How we became a world of consumers, from the fifteenth century to the twenty-first, Frank Trentmann, Allen Lane, 2016, 862 p., 11 €.

Nous vivons dans une société dite de consommation. Pour autant, le désir d’acquérir de nouveaux objets ne date pas d’hier. Certains historiens estiment que l’actuelle culture de la consommation a ses sources dans la révolution industrielle, entamée il y a plus deux siècles. Frank Trentmann, lui, va même jusqu’à en situer les débuts au 15e siècle, notamment dans l’Italie de la Renaissance. Ce goût de l’achat se retrouverait ensuite un peu partout dans le monde et concernerait avec le temps, outre l’aristocratie et la grande bourgeoisie, un nombre croissant de citadins, avant de toucher les ruraux. Certes, se procurer des objets de luxe ou exotiques à l’époque de Machiavel n’avait pas le même sens que s’acheter un téléphone mobile made in China de nos jours. À la Renaissance, on acquiert des objets qui doivent durer et se transmettre, autant que faire se peut, de génération en génération. Consommer un objet, c’était, à l’époque, l’user jusqu’à la corde. Aujourd’hui, on achète surtout de l’éphémère et du jetable. Il y a ainsi une évolution profonde des usages que F. Trentmann analyse en détail, à travers siècles et continents.