Être esclave

être esclave
. Afrique-Amériques (XVe-XIXe siècles)
. Catherine Coquery-Vidrovitch
 et Éric Mesnard
, La Découverte, 2013,
  330 p. 22,50 €.

Selon l’expression désormais consacrée, Catherine Coquery-Vidrovitch et Éric Mesnard ont voulu écrire une histoire de l’esclavage « à parts égales » entre ses acteurs européens, américains et africains. Rappelant à quel point l’histoire de l’esclavage est parasitée par les revendications mémorielles, les deux historiens entendent « remettre en cause la perspective dominante de l’historiographie de la traite atlantique des esclaves ». Cela implique de réévaluer le rôle joué par les Africains eux-mêmes, en particulier les négriers qui approvisionnaient les navires européens le long de la côte ouest-africaine, intégrant ainsi tout l’arrière-pays au système de la traite. Plus que des victimes impuissantes, ces Africains-là furent des partenaires du commerce d’esclaves. Celui-ci était d’ailleurs considéré comme normal, puisque légal et autorisé. Comme le rappellent à juste titre les auteurs, « nous appréhenderons mieux cette histoire quand nous cesserons de projeter sur ce passé nos affects et nos jugements du présent ».