Gabrielle Suchon, contre la tyrannie des hommes (1632-1703)

Féministe avant l’heure, G. Suchon soutient que l’infériorité des femmes n’est pas naturelle, mais liée aux institutions sociales qui les enferment dans des positions subalternes.

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Gabrielle Suchon, née en 1632 à Semur-en-Auxois et décédée à Dijon en 1703, est une pionnière de la pensée féministe française. Elle est aujourd’hui reconnue en tant qu’importante figure de la querelle des femmes – mouvement cité par Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe (1949).

Dans son Traité de la morale et de la politique (1693), G. Suchon, comme Marie de Gournay et François Poulain de la Barre avant elle, s’emploie à démontrer l’égalité naturelle des femmes et des hommes, et le préjudice encouru par les femmes et la société tout entière lorsque cette égalité n’est pas honorée. Pour elle, l’égalité naturelle prend la forme de trois capacités fondamentales – la liberté, la science et l’autorité – que les femmes possèdent tout autant que les hommes mais que, contrairement à eux, elles ne sont pas en mesure d’exercer.