Dans votre dernier ouvrage, La philosophie ne fait pas le bonheur… et c’est tant mieux !, vous vous insurgez contre une dérive récente qui tend à faire de la philosophie une « philo-bonheur ». Pourquoi ?
Je sais bien qu’il existe, dans l’histoire de la philosophie, une dimension importante de sagesse, et particulièrement d’exercices pratiques destinés à transformer l’existence au quotidien. Je le sais d’autant mieux que j’ai été, dès les années 1980, un lecteur assidu de Pierre Hadot, avec qui j’ai entretenu des liens d’amitié. D’autre part, mes recherches relatives au bouddhisme, et, dans un registre différent, mon livre 101 expériences de philosophie quotidienne (2001) m’ont rapproché, d’une certaine manière, des exercices spirituels. Mais je ne pense pas que cette dimension de sagesse soit la seule dimension de la philosophie. Vouloir l’y réduire, comme c’est devenu souvent le cas aujourd’hui, me semble parfaitement abusif.