Exilée en France puis aux États-Unis à cause du nazisme, Hannah Arendt publie en 1951 Les Origines du totalitarisme. Pour elle, le totalitarisme désigne à la fois les régimes nazi et stalinien, qui ont des traits communs en dépit de leur rivalité pendant la guerre. Dans son œuvre, H. Arendt traite de ce qu’elle nomme des « éléments » du totalitarisme, à savoir l’antisémitisme, l’impérialisme, le racisme.

À l’inverse des tyrannies ou des régimes autoritaires traditionnels, analyse H. Arendt, « le totalitarisme ne tend pas à soumettre les hommes à des règles despotiques, mais à un système dans lequel les hommes sont superflus ». Le camp de concentration est l’institution centrale du régime totalitaire, car c’est dans les camps, lieux où la terreur est institutionnalisée, que leur humanité est arrachée aux hommes.