La graphothérapie est une approche non médicale qui s’adresse aux enfants, adolescents ou adultes dont l’écriture peine à jouer son rôle d’outil au service des apprentissages, de la pensée, ou de la représentation que la personne souhaite donner d’elle-même. L’écriture peut être atteinte tant au niveau du tracé que dans son exécution. Elle peut être difficilement lisible, manquer de soin, de régularité, être trop lente ou trop rapide, ne pas être au niveau des possibilités d’un scripteur standard ou tout simplement ne pas correspondre à l’image qu’il voudrait que son écriture envoie de lui. Au niveau du geste, on peut être confronté à de la douleur, de la fatigue, des difficultés de concentration, de planification, de coordination, à un désintérêt, à un dégoût voire à un refus d’écrire.
Les fondements de la graphothérapie ont été posés dans les années 1950-1960 par le neuropsychiatre et psychanalyste Julian de Aujuriaguerra et son équipe. Ses intuitions de l’époque se retrouvent confirmées par les récents apports de la psychologie cognitive et des neurosciences, notamment grâce aux nouvelles techniques d’investigation cérébrale.
Préserver l’écriture manuscrite
À l’ère du numérique, l’écriture manuscrite conserve toute son importance. Écrire à la main active la mémoire motrice et ajoute à l’entrée visuelle, une entrée kinesthésique qui favorise la mémorisation. Le geste d’écriture associé à la forme, au son, au nom de la lettre aide à sa reconnaissance en situation de lecture. L’écriture manuscrite participe aussi à une meilleure conservation des informations dans la prise de notes dans la mesure où, moins rapide que le clavier, elle oblige à un traitement et à une synthèse de l’information. Il reste donc important de remédier à ses difficultés lorsqu’elle est en panne.