Notre rapport au monde est pour Stéphane Vial, un « fait techniquement produit ». La révolution numérique loin d’être, pour ce philosophe, une simple révolution technologique, est avant tout une révolution phénoménologique pour les humains, qui refonde notre expérience au monde.
Il ne s’agit pas cependant de tomber dans un « fétichisme de la technique ». Récusant les philosophes qui, tel Jacques Ellul, dans les années 1970, décrivaient une technique aliénante menaçant de jeter son emprise sur les humains, S. Vial, spécialiste de l’histoire des techniques et du design, se situe lui dans la lignée de philosophes des sciences, de Gilbert Simondon à Bruno Latour en passant par Gaston Bachelard.