Les neurosciences ont permis d’estimer que le cerveau humain est doté d’environ 86 milliards de neurones, à peu près tous présents dès la naissance, et d’un million de milliards de connexions dont une bonne part s’établit et se sélectionne au cours du développement de l’intelligence chez l’enfant.
En informatique et intelligence artificielle (IA), ce que l’on appelle aujourd’hui le neuromorphisme est beaucoup plus limité : par exemple, le cerveau numérique de l’entreprise américaine Intel, réputé l’un des plus puissants au monde, ne comporte que 100 millions de neurones, soit le cerveau d’un petit mammifère, entre un hamster et un rat. Ainsi, à ce jour, le cerveau humain reste, de très loin, le meilleur siège de l’intelligence sur Terre. Encore faut-il bien l’éduquer et bien l’utiliser !
Un million de millards de connexions
L’apprentissage profond, multicouche, le « must » de l’IA contemporaine dont on se targue partout, est en fait une technique particulière d’apprentissage automatique (machine learning en anglais) qui s’inspire directement de l’architecture du cortex visuel, l’occipital, dont différentes couches de neurones successives extraient et analysent les caractéristiques d’une scène. Les systèmes de reconnaissance de visages en IA s’appuient ainsi sur des réseaux de neurones artificiels comprenant eux aussi plusieurs couches « cachées » dédiées à différents niveaux d’analyse de l’image : contours, éléments faciaux, visages. Grâce à un algorithme dit de « rétropropagation de l’erreur » pour se corriger en s’ajustant, à partir de dizaines de milliers d’essais, les processeurs du système apprennent et finissent par réussir à reconnaître les visages.