Le philosophe canadien Will Kymlicka, qui s’inscrit dans la tradition politique nord-américaine, tente de clarifier les débats concernant les relations interethniques et plaide pour l’acceptation sans arrière-pensée d’un modèle de société multiculturelle. Ce faisant, il fait la différence entre le « multiculturalisme d’immigration » et le « fédéralisme multinational », qui correspond à la situation des peuples indigènes et des minorités nationales. Ces derniers, dominés sur leur propre territoire, sont en droit de revendiquer l’autodétermination, alors que les populations issues des migrations peuvent se satisfaire de « droits spécifiques à des groupes ».
Au nom de cette citoyenneté multiculturelle, l’auteur en appelle au « dépassement de la conception ancienne de l’État centralisé unitaire, en vertu de laquelle les citoyens disposent d’un même statut, juridiquement non différencié ».