La consommation à l'heure du tournant écologique

Les modes de consommation des Français se sont transformés au cours des trente dernières années. Cependant, de nouvelles exigences environnementales sont à prendre en compte.

L’évolution du pouvoir d’achat est devenue en quelque temps l’un des sujets de préoccupation majeurs des Français. La crise financière internationale n’a certes rien fait pour les rassurer : elle devrait engendrer en 2010 une décroissance de la consommation, événement exceptionnel qui ne s’est produit qu’une seule fois au cours du dernier demi-siècle, en 1993. Combiné à la lutte contre le réchauffement climatique, le choc pourrait se révéler d’une importance comparable à celui qui, dans la seconde moitié des années 1970, a marqué la fin des trente glorieuses.

Cela fait cependant un certain temps que la consommation tourne au ralenti. Le niveau de la consommation en France mesuré en volume (c’est-à-dire corrigé de l’inflation) augmente en moyenne de 2 % par an depuis les années 1980 (1), soit deux à trois fois moins vite que pendant les trois décennies antérieures. Cette croissance est fortement liée à la conjoncture économique et aux revenus des ménages : elle atteint par exemple 4 % par an entre 1998 et 2000 pour retomber ensuite autour de 2 % jusqu’en 2007.

Si l’on entre dans le détail, on voit néanmoins que la répartition des dépenses a évolué. Sur les six grandes postes de consommation, seuls les transports maintiennent leur part, aux alentours de 13 %. Deux postes sont en baisse : l’alimentation au domicile/cantine/restaurant (de 20 à 17 % des dépenses) et l’habillement/soins corporels (de 7 % à 5 %). Trois autres postes, qui connaissent enfin des hausses variables : éducation/culture/loisir (de 17 à 18 %), habitation (2) (de 27 à 29 %) et surtout santé (de 12 % à 16 %). Rappelons que ces mesures de la dépense effective des ménages* tiennent compte de certaines dépenses prises en charge par l’Etat.