La sagesse de l'Occident et de l'Orient

Qu'est-ce qu'une sagesse ? Dans l'usage grec ancien, c'est un savoir utile à la vie. Mais l'histoire a fait en sorte que le mot soit venu à désigner surtout les aptitudes qui nous permettent de nous gouverner nous-mêmes, en vue d'accéder à la paix ou à la satisfaction. On peut admettre qu'une « sagesse » est une pensée qui se préoccupe : - de l'état mental et physique de l'individu, quelle que soit sa qualité sociale; - de son amélioration intrinsèque; - du moyen d'y parvenir de son vivant. Il y a donc lieu de distinguer entre le « salut » promis par beaucoup de religions, et le « bonheur », la « sérénité » ou la « libération », qui sont le propre des sagesses. Les sagesses peuvent avoir des aspects sociaux et moraux, mais ce n'est pas leur vocation principale, qui est de s'intéresser à la satisfaction de l'individu. On a coutume de distinguer deux grandes traditions de sagesse : l'une est occidentale, et prend sa source dans les philosophies grecques de la période hellénistique (IVe-IIIe siècles av. J.-C.). L'autre est orientale et encore plus ancienne. Elle a ses sources principales dans l'Inde védique et la Chine du Ve siècle av. J.-C.

Les sceptiques

Le scepticisme est l'une des plus anciennes doctrines grecques, fondée par Pyrrhon d'Elis au IVe siècle av. J.-C., et mise au clair cinq siècles plus tard par un auteur latin, Sextus Empiricus (200-250 après J.-C.).

- Le scepticisme constate l'impossibilité où nous sommes d'arriver à une connaissance définitive du monde : il recommande de mettre fin à nos inquiétudes en acceptant les contradictions présentes et en suspendant notre jugement (épochè). Toutes choses étant pour lui équivalentes, le sage accède à la paix de l'âme, au prix d'un conformisme social certain.

- Le scepticisme a inspiré des moralistes comme Montaigne, pour qui la mise en balance du jugement était un préalable à toute recherche de la sagesse : « Que sais-je ? », était sa devise.

L'épicurisme : à la recherche du plaisir

Epicure (342-271 av. J.-C.) est le fondateur, vers 306 av. J.-C. à Athènes, de l'école du Jardin dont l'enseignement éthique touchait à la vie pratique de chacun. Après sa disparition, son école persista jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C., mais surtout, sa doctrine se répandit dans le monde romain : la principale source existante sur l'épicurisme est le poème de l'auteur latin Lucrèce (De natura rerum).

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- Contrairement à une acception courante, l'épicurisme ne consiste pas dans le goût pour les plaisirs sensuels : c'est une doctrine de la réduction de la souffrance. Epicure part du principe que le but de nos actions est le bonheur, mais que certains désirs sont la cause de nos souffrances et de nos malheurs.