La Société des affects occupe une place à part dans le vaste champ des livres déplorant la condition de l’homme actuel et les travers du libéralisme. Pour Frédéric Lordon, dénoncer un régime économique et social revient à dévoiler l’imaginaire qui le sous-tend et, en l’occurrence, l’empire qu’il exerce sur les sciences sociales, pour objectives qu’elles se prétendent. Mais ces dernières sont en réalité politiques, et on est en droit d’opposer au parti pris néolibéral une analyse sociologique des plus radicales qui en déconstruise l’imaginaire pour en déployer un autre.
La société des affects
La Société des affects . Pour un structuralisme des passions . Frédéric Lordon, Seuil, 2013, 284 p., 22 €.