Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron annonçait la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires, imposant sur l’ensemble du territoire français l’enseignement à distance comme nouvelle norme au sein des foyers. Une mesure qui par ailleurs s’est généralisée dans de nombreux pays où la pandémie commençait à s’étendre et à dicter ses impératifs multipliant les confinements successifs. Au cours de 2020-2021 sont apparues de nouvelles modalités alliant un temps de « présentiel » diminué à un « distanciel » plus ou moins élargi selon les établissements et les enseignants qui les proposaient : cours une semaine sur deux dans certains lycées, pendant que l’autre moitié de la classe exécutait des tâches chez eux via les outils informatiques, généralisation des cours en visioconférences à l’université, propositions de travaux en ligne plus ludiques pour les enfants de maternelles…
Cet épisode va-t-il permettre une pratique élargie du numérique dans l’enseignement ? Va-t-il « mettre l’école en phase avec la société » comme le souhaitent certains, à l’heure où se généralisent le télétravail et l’usage des supports informatiques dès le plus jeune âge ?
« La crise sanitaire imposant l’apprentissage à distance généralisé comme nouvelle norme a constitué une période riche en enseignements quant à la nécessaire numérisation de l’éducation » est-il écrit dans l’un des documents de la fondation L’intelligence artificielle pour l’école, hébergée par l’Institut de France 1.
Les promesses de l’intelligence artificielle
Au sein des innovations numériques, la « révolution » de l’intelligence artificielle (IA) n’a pas manqué de concerner l’enseignement depuis plusieurs années déjà en générant de multiples recherches dans les laboratoires européens, américains ou asiatiques. L’une des caractéristiques de l’IA est de s’adapter au profil et à la demande de chacun. Cette technique n’a cessé de se développer pour proposer des applications concrètes que nous utilisons quotidiennement. Les logiciels de traduction de texte, les recherches sur Internet tels les fameux GPS, les objets connectés qui déclenchent la chaudière de notre logis à distance en constituent quelques-unes des nombreuses applications. En 2015, une chaire au Collège de France a été attribuée à Yan Le Cun sur le thème « L’apprentissage profond : une révolution en intelligence artificielle ». En voici quelques applications pour l’enseignement :
• L’entraînement aux langues étrangères par exemple commence à se pratiquer dans certaines classes (primaires, collèges ou lycées) grâce à des logiciels d’IA conversationnelle qui corrigent les erreurs de l’élève. Les recherches actuelles se poursuivent pour en améliorer l’usage afin de les généraliser.