Trois questions à... Nathalie Prieto

Le débriefing à la française

Contrairement à la tradition anglaise, la France privilégie l’intervention différée.

Vous avez été chargée de piloter l’étude d’évaluation du débriefing à la française, l’intervention psychothérapeutique postimmédiate (ippi). En quoi diffère-t-il du débriefing anglo-saxon ?

Notre débriefing ne cherche pas à établir la vérité objective des faits, mais invite la personne – ou chacun des membres du groupe – à décrire sa vision des événements, ses émotions, ses réactions à ce qui s’est passé selon elle. Second point important : le débriefing ne doit jamais avoir lieu sur le terrain, immédiatement après les faits, mais intervenir dans un délai de deux à dix jours – c’est pourquoi nous parlons d’intervention « postimmédiate » – et seulement si la ou les personnes concernées sont volontaires. Dernier point essentiel : que les débriefeurs soient des professionnels – psychiatres ou psychologues – ayant reçu en outre une formation sur le choc traumatique et sur le débriefing, et ayant une expérience d’animation de groupes.