Le doute en question

Le doute en question, Claudine Tiercelin, Nouv. éd., L’Éclat, 2016, 380 p., 29 €.

La métaphysique n’est pas morte. Elle va plutôt bien, quoique longtemps chahutée, décriée, méprisée. Claudine Tiercelin compte parmi les auteurs dont le travail contribue à lui rendre une allure, certes moins ambitieuse, mais plus réaliste et plus assurée. Il s’agit de repenser le scepticisme radical face à toute connaissance vraie. Vieux problème, mais toujours actuel. Le scepticisme, à travers les figures de Pyrrhon, de Descartes et de Hume, mène à des conclusions inacceptables. Car si le doute est un moteur de la pensée, poussé à l’extrême, il ruine non seulement nos connaissances mais nos prétentions mêmes à connaître. Descartes pratiqua un doute méthodique, puis hyperbolique mettant en cause la fiabilité de ses sens, et même la possibilité de distinguer le rêve de la réalité. Comment savoir que nous ne rêvons pas quand nous croyons être éveillés ? Le scepticisme abolit tout espoir de connaître le réel, et toute possibilité de distinguer le bien du mal.