Le mythe de la «théorie du ruissellement»

Le mythe de la « théorie du ruissellement », Arnaud Parienty, La Découverte, 2018, 152 p., 11 €.

La « théorie du ruissellement », selon laquelle les réformes fiscales en faveur des plus riches profitent indirectement aux plus pauvres, est un mythe, soutient Arnaud Parienty, professeur de sciences économiques et sociales, dans ce petit livre enlevé et instructif.

Un mythe est par définition une construction imaginaire, et ce serait le cas ici puisque, rappelle l’auteur, aucun économiste n’a jamais démontré la validité de l’effet de ruissellement. La « théorie » du trickle down effect (effet de ruissellement) a été énoncée pour la première fois en 1932 par un humoriste américain, Will Rogers, qui moquait le programme de baisse d’impôts du président George Hoover. Mais elle a été reprise par le directeur du budget de Ronald Reagan : « Donner les réductions d’impôts aux individus les plus riches et aux plus grandes entreprises, et laisser les bons effets “ruisseler” à travers l’économie pour atteindre tout le monde. » A. Parienty reprend cette formulation pour montrer qu’elle n’a aucun fondement sérieux, que ce soit sous sa forme faible (l’argent cédé aux riches par les pauvres stimule la croissance) ou sa forme forte (l’effet est suffisamment important pour compenser le coût initial des baisses d’impôts).