Le yoga au-delà des clichés

Le yoga est assimilé à des postures corporelles et à la méditation. Pourtant, le yoga ne présupposait aucune posture physique particulière, le but étant surtout de se libérer de ses souffrances.

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Il semble que tout le monde ou presque goûte aux promesses du yoga aujourd’hui. Pratique mondialisée, adaptée à des modes de vie hypermodernes, créditée de bienfaits contre le stress et diverses maladies, il est associé à un regain d’intérêt pour le corps et à un désir de transformation qui nourrit des quêtes existentielles.

Hypothèses sur les origines

De l’histoire du yoga, on sait généralement qu’il vient d’Inde, qu’il possède un texte de référence, les Yoga-sûtras, et qu’il a été diffusé par quelques gurus, dont certains sont considérés comme de véritables stars. C’est peu pour une discipline millénaire, qui a tenu une place significative dans la très riche culture du sous-continent indien, et qui n’a cessé de s’adapter à de nouveaux contextes, de répondre à des questions inédites.

Milieu du 3e millénaire avant notre ère, sur les bords de l’Indus : il est d’usage de faire graver les sceaux servant de signatures ou de titres de propriété ; on y voit des scènes animalières, des décors végétaux, des semis d’étoiles, et il se peut que ces signes soient ceux d’un langage, encore non déchiffré. L’un de ces objets minuscules présente un personnage assis jambes repliées, le sexe dressé, portant des attributs divins ; le grand archéologue des sites de l’Indus, sir John Marshall, a voulu voir en lui, un « proto-Shiva », une ébauche de celui qui sera le dieu par excellence des yogis. D’où l’hypothèse, invérifiée, de l’existence d’un yoga « préaryen », c’est-à-dire antérieur à la migration des tribus aryas qui arrivent sur l’Indus au début du 2e millénaire avant notre ère. Si la chose était avérée, il aurait existé une forme de yoga autochtone recouverte ensuite par la culture védique élaborée par les Aryas, et ce yoga premier resurgirait à différentes époques en marge de l’hindouisme majoritaire, dans des formes chamaniques ou dans les cercles ésotériques qu’on appelle « tantriques ». Tout cela reste à prouver.