Les ados, mode d'emploi

Ados en souffrance, quand s’alarmer ?

10 à 15 % des adolescents sont en réelle souffrance psychique. En France, environ 4 000 adolescents tentent de mettre fin à leurs jours chaque année. Les raisons d’un tel mal-être sont multiples, résultat d’une conjonction de facteurs familiaux et sociaux imbriqués. Repérer un ado qui va mal est une tâche ardue, tant la dépression chez lui est différente de celle de l’adulte et peut être confondue avec les signes d’une adolescence normale comportant son lot de coups de blues, d’agressivité et d’excès en tout genre.

Ce qui doit amener à consulter ? Le sentiment parental d’une réelle souffrance de l’ado et surtout une rupture brutale de ses comportements qui peut se traduire par des symptômes très divers : le repli sur soi, le désinvestissement des centres d’intérêt habituels, l’incapacité répétée à se lever le matin pour aller au collège ou au lycée ou encore un rapport compliqué à la nourriture (excessif et/ou restrictif). Les addictions, symptômes d’un mal de vivre, doivent aussi alerter, à partir du moment où elles sont envahissantes et/ou dangereuses. Un adolescent « no life » qui se coupe de toute socialisation en dehors de son écran d’ordinateur, qui multiplie les piercings à outrance, qui s’adonne régulièrement au binge-drinking en buvant quasiment jusqu’au coma éthylique, a fortiori s’il associe cette addiction à la prise de cannabis et au tabac, qui se scarifie (en général en haut de l’avant-bras) ou qui, ayant l’impression d’avoir un corps difforme, développe des stratégies pour ne pas manger ou se faire vomir (des filles dans 98 % des cas) est un adolescent potentiellement en danger.