À l’heure où l’on voudrait mieux protéger nos données sur Internet, des absents de la Toile pâtissent d’un mal moderne : l’invisibilité numérique. Selon une étude menée par les associations Emmaüs Connect et WeTechCare, 1 Français sur 4 connaît des difficultés d’accès aux outils numériques.
Alors que les nouvelles technologies relèvent du quotidien pour beaucoup, 39 % des Français disent encore appréhender les démarches en ligne. Certains sont désarmés devant un écran, d’autres n’ont pas accès à Internet. Cette vulnérabilité, insoupçonnée du plus grand nombre, vient souvent redoubler d’autres facteurs d’exclusion – économiques, sociaux, géographiques. Elle s’ajoute à la méconnaissance de ses propres droits et à des difficultés d’insertion. Le dossier social étudiant, 100 % en ligne depuis 2014, « est un exemple classique de dématérialisation injuste », note Jean Deydier, auteur de l’étude. Il y a double peine : les individus qui conjuguent fragilités sociale et numérique s’autocensurent. Les demandes d’étudiants plus aisés ont de facto augmenté.