Signé par un spécialiste reconnu des questions de l’éducation ce « Que sais-je ? » fait, comme à l’habitude dans cette collection de référence, le tour d’une question. Il s’agit en l’occurrence de présenter les modalités et les raisons de l’accès différencié aux biens scolaires (filières, diplômes, acquis et compétences). Le constat, commence par noter l’auteur, est clair et même inquiétant : qu’elles soient sociales, économiques, ethniques ou de genre, les inégalités scolaires demeurent. Dans la France de 2010, par exemple, seulement 6,3 % des élèves de classes préparatoires ont des parents ouvriers, 9,5 % des parents employés, 51 % des parents cadres ou membres des professions intellectuelles supérieures. Après avoir évoqué les différentes manières de mesurer les inégalités scolaires, Georges Felouzis interroge les évolutions récentes. Conclusions : les inégalités d’accès se déplacent vers les diplômes du supérieur à mesure de la massification de la scolarisation, les inégalités d’apprentissage (lecture, écriture, calcul…) ont tendance à se renforcer, etc. Une fois présentées par ailleurs les principales analyses sociologiques permettant d’expliquer pareilles évolutions (rôle de la culture sociale, stratégies des familles, processus de sédimentation…), G. Felouzis conclut le propos en dressant le panorama des forces et des faiblesses des politiques éducatives mises en œuvre en France et ailleurs. Voilà au total un ouvrage de synthèse clair, informé et donc réussi.
Les inégalités scolaires
Les inégalités scolaires . Georges Felouzis, Puf, coll. « Que sais-je ? », 2014, 128 p., 9 €.